Après une chirurgie esthétique, la majorité des patients espèrent une cicatrisation rapide et esthétique. Toutefois, certaines personnes peuvent développer une cicatrice hypertrophique, caractérisée par un relief rougeâtre, parfois douloureux ou prurigineux (qui démange), situé dans les limites de l’incision. Ce type de cicatrice, bien que bénin, peut avoir un impact esthétique et psychologique important.
Face à ce constat, la technologie laser s’impose comme une solution thérapeutique de plus en plus utilisée pour améliorer l’aspect des cicatrices hypertrophiques. Mais comment agit-elle réellement ? Quels sont les résultats attendus, les mécanismes biologiques en jeu, et les précautions à prendre ? On fait le point.
Qu’est-ce qu’une cicatrice hypertrophique ?
Une cicatrice hypertrophique est une cicatrice anormale qui résulte d’une surproduction de collagène de type I durant le processus de cicatrisation. Contrairement aux chéloïdes, ces cicatrices ne dépassent pas les limites de la plaie initiale. Elles apparaissent généralement dans les semaines suivant l’intervention et peuvent persister plusieurs mois, voire années.
Selon une étude publiée dans le Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology (2010), environ 40 à 70 % des patients peuvent présenter une cicatrice hypertrophique après une chirurgie ou un traumatisme cutané, en particulier sur des zones à tension comme la poitrine, les épaules, le ventre ou les articulations.
Les facteurs de risque incluent :
- Une prédisposition génétique et phototypes à risques (les phototypes foncés sont plus à risque)
- Une mauvaise prise en charge post-opératoire et un mauvais suivi des recommandations pré et post opératoires
- L’exposition au soleil
- Le tabagisme et l’alcool
Le fonctionnement du laser sur les cicatrices
Mécanisme d’action du laser
Le traitement au laser des cicatrices hypertrophiques repose sur un principe de photo-thermolyse sélective : il s’agit d’un principe utilisé en dermatologie et en médecine esthétique qui consiste à cibler sélectivement une structure spécifique de la peau (comme un vaisseau sanguin ou un pigment) à l’aide d’un faisceau lumineux. Cette lumière est absorbée par la cible, qui est ensuite détruite par la chaleur, sans endommager les tissus environnants.
Le laser cible les tissus cicatriciels par des micro-impulsions lumineuses qui pénètrent dans le derme pour y délivrer de la chaleur contrôlée. Cela stimule plusieurs effets :
- Réorganisation des fibres de collagène (collagène I et III)
- Amélioration de la vascularisation de la zone
- Diminution de l’épaisseur et du relief de la cicatrice
- Atténuation de la pigmentation
On retrouve différents types de laser :
- Laser à colorant pulsé (PDL – Pulsed Dye Laser) : idéal pour les cicatrices rouges très vascularisées
- Laser CO₂ fractionné (Ablatif) : efficace pour remodeler la surface et la profondeur de la cicatrice
- Laser Erbium :YAG : utilisé pour son effet abrasif léger
- Laser Nd:YAG (Non-ablative) : indiqué pour les cicatrices vasculaires, pigmentation, raffermissement de la peau
- etc.
Le laser UrgoTouch®, quant à lui, est conçu pour agir immédiatement après la suture, au bloc opératoire sous anesthésie, avec une technologie de chauffe homogène du derme à 50 °C, ce qui favorise un processus cicatriciel contrôlé du tissu cutané.
Efficacité prouvée par des études cliniques
Des études ont démontré l’efficacité des lasers dans le traitement des cicatrices hypertrophiques. Une revue systématique parue dans le Lasers in Medical Science Journal (2017) conclut que le laser PDL est efficace pour réduire la rougeur, la douleur et l’épaisseur des cicatrices après 3 à 5 séances.
Des études pré-cliniques ont clairement démontré que les protéines HSP70, qui sont surexprimées après irradiation laser, pourraient jouer un rôle dans la modulation de la réponse inflammatoire. La régulation de l’activité inflammatoire peut réduire la production de Collagène de type I ainsi que de molécules inflammatoires, conduisant ainsi à de meilleurs résultats de guérison pour les patients (selon l’étude Capon, A.C. et al. Scar prevention by laser-assisted scar healing (LASH): a pilot study using an 810-nm diode-laser).
Avantages du traitement laser
Le traitement laser présente plusieurs bénéfices :
- Amélioration visible dès quelques semaines
- Méthode non invasive, indolore ou très peu douloureuse
- Peu d’effets secondaires si le protocole est respecté
- Traitement adaptable à toutes les zones du corps
- Réduction des besoins en crèmes ou corticoïdes
Précautions et suivi
Bien que le laser soit une solution efficace, certains paramètres doivent être pris en compte :
- Le phototype du patient : des précautions sont nécessaires pour les peaux foncées
- Éviter l’exposition solaire avant et après les séances
- Protocole personnalisé selon le type de cicatrice, sa localisation et son ancienneté
- Nombre de séances à prévoir : entre 2 et 4 en moyenne, espacées de 6 à 8 semaines. A noter que pour le laser UrgoTouch®, il s’agit d’une seule séance en bloc opératoire.
Il est essentiel que le traitement soit pratiqué par un médecin esthétique, dermatologue ou chirurgien formé au laser.
Alternatives et traitements complémentaires
En complément du laser, plusieurs solutions peuvent être utilisées pour optimiser la cicatrisation :
- Pansements en silicone (effet occlusif)
- Crèmes cicatrisantes à base d’acide hyaluronique ou de centella asiatica
- Injections de corticoïdes en cas de rebond inflammatoire
- Massages réguliers pour assouplir le tissu cicatriciel
Le traitement au laser des cicatrices hypertrophiques post-opération de chirurgie esthétique représente une solution efficace, scientifiquement validée et peu invasive pour améliorer significativement l’apparence des marques cutanées. À condition d’être bien encadrée, cette technologie permet aux patients de retrouver une peau plus lisse et de renouer avec leur image corporelle.
FAQ
À partir de quand peut-on commencer un traitement laser sur une cicatrice ?
Idéalement, dès la suture notamment avec UrgoTouch® ou dans les premières semaines. Sinon, une fois la cicatrice refermée et stabilisée (uniquement avec les autres types de laser et non celui d’UrgoTouch®).
Combien de séances sont nécessaires ?
En moyenne 2 à 4 séances, selon la sévérité et la localisation de la cicatrice.
Le traitement est-il douloureux ?
Non. La plupart des lasers modernes disposent d’un système de refroidissement pour éviter les douleurs.